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Les preuves du génocide

Raphaël Lemkin a créé le terme génocide ; juriste né en Biélorussie en 1900, il va longtemps chercher un nom approprié à ce crime ; en 1933, il propose « crime de barbarie », puis en 1943 « génocide ». Ce terme sera adopté par l’ONU en 1948, et utilisé aux procès de Nuremberg.

Taner Akçam, universitaire, a publié à Worcester « le génocide arménien (Gallimard 2012) , puis, en Turquie, les télégrammes rédigés par Talat pacha, titrés ainsi : « le problème arménien est résolu ».

Cengiz Aktar, Ahmet Insel, Ali Bayramoglu et Baskin Oran, ont lancé en 2008 une pétition demandant pardon aux Arméniens.

Hasan Cemal, petit fils de Djemal pacha a publié en 2012 en Turquie « le génocide des arméniens ».

Les télégrammes chiffrés du gouvernement transmis secrètement aux autorités régionales pour l’extermination planifiée des populations arméniennes, ont été conservés et décodés.

Armin Wegner, infirmier dans l’armée allemande et stationné près de Bagdad, photographie en secret la déportation, et publie les clichés en 1919, ainsi qu’une lettre au président américain Wilson ; il sera lui-même déporté plus tard par les nazis.

La communauté arménienne

– Les Arméniens, habitants de l’Anatolie, christianisés dès le 1er siècle (St Paul), fondent en l’an 301 la première Eglise chrétienne de l’Histoire. Ce n’est qu’à partir du XIIème siècle, que leur pays est progressivement envahi par les ottomans (prise de Constantinople en 1453) ; ils deviennent alors sujets du Sultan, mais avec un statut inférieur de non-musulmans (dhimmi). Ils espéreront toujours obtenir l’égalité, surtout vers la fin du XIXème siècle ; à cette époque, la communauté a souvent un niveau social élevé : propriétaires terriens, professeurs, ingénieurs, médecins, photographes….et supporte mal son statut « inférieur » ; mais la demande d’égalité est perçue par le pouvoir comme une volonté de sécession.

– La famille Balian est exemplaire ; architectes depuis le XVIIIème siècle ,ils créent un style nouveau associant modernisme et orientalisme ; Krikor Balian est célèbre; lui et ses 4 fils couvrent Constantinople de palais et de mosquées, jusqu’à la fin du XIXème siècle.

– Les frères Vigen deviennent photographes officiels à la cour d’Abdülhamid et produisent beaucoup d’albums, portraits, cartes postales…avant 1890. Tous les photographes de l’empire sont arméniens.

– La famille Mélik émigrera bien avant les premiers troubles, en 1860 à Paris pour développer son négoce de diamantaire, et Edgar Mélik, né à Paris, deviendra le grand peintre que l’on sait et vivra jusqu’à la fin de sa vie en 1975 au château de Cabriès.

Les révoltes arméniennes

– À Constantinople, en aôut 1896, un groupe de militants arméniens occupe la Banque Centrale, exigeant l’égalité de droits civiques ; la répression fera 10.000 morts parmi les habitants arméniens de la capitale.

– La révolte de VAN ; les habitants prennent les armes ; le 20 avril 1916, ils dressent des barricades et résistent pendant 4 mois avec 300 fusils, jusqu’à l’arrivée des troupes russes. Cependant, à la suite de la Révolution bolchévique de 1917, les troupes russes vont se retirer et la région sera reprise par l’armée turque.

– Sempat Pacha, à Mouch, et Antranik pacha à Erzeroum, commandent des volontaires arméniens.

– Le groupe Némésis, à partir de 1919, aura pour but d’exécuter les principaux responsables du génocide, comme Talat pacha en mars 1921 à Berlin

Mustapha Kemal Atatürk et la République d’Arménie

Mustapha Kemal est lié au parti « Jeune Turc », qui prend le pouvoir en 1909 ; Il combat comme officier aux Dardanelles aux côtés de Von Sanders, et ne prend pas part au génocide. En 1920, le traité de Sèvres veut créer la « Grande Arménie », étendue aux provinces d’Anatolie. Ce traité n’est pas signé ; et Kemal, s’appuyant sur les populations musulmanes locales et faisant alliance avec la Russie soviétique, marche vers Marash et reprend militairement toute l’Anatolie; Le traité de Lausanne en 1923 entérine cette situation ; La Turquie conserve l’Anatolie ; la République d’Arménie est réduite au minimum dans le Caucase et devient soviétique ; les 50.000 réfugiés qui s’y installent n’ont plus droit au retour en Turquie, où, en 1923, il n’y aura plus que 2 % de non-musulmans. En 1927, Kemal impose la déchéance de nationalité et la confiscation de tous les biens des Arméniens. La République d’Arménie, entourée de pays hostiles, compte aujourd’hui 3 millions d’habitants.

La vidéo

« Les interviews de la Cabre d’Or » – Olivier Donikian, président de l’Association Culturelle Arménienne Cabriès Calas.

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